Vitrail de la maison de la culture Hochelaga
Billet détente du samedi,  Blog

Aller à sa propre rencontre

C’est à 43 ans que j’ai acheté ma première paire de souliers… seul. Seul comme quand personne est là pour corriger mon manque de goût vestimentaire. Comme quand on peut glander sans honte ni gêne dans des rayons de t-shirts geeks ou encore d’invitants ensembles pour faire du mou. Le faire seul comme un grand, risquant de choisir du laid et d’avoir l’air fou, risquant aussi, surtout, d’être soi. Se rendre compte, me faut vous le dire, du fait que je ne savais pas ne pas savoir ce que j’aime, moi.

C’est assez particulier de me rendre compte que seul, j’ai à découvrir ce que j’ai vraiment envie de faire, ce qui me fait réellement plaisir à moi, et non le faire pour le simple plaisir de plaire aux autres. Pas question ici de faire la promotion de l’égoïsme crasse, non. Tout simplement le constat que je ne me suis jamais vraiment questionné sur tout un tas de trucs à savoir s’ils me plaisaient ou non.

D’abord en finir avec le besoin d’approbation

Est-ce que ce texte me va, va aux autres, c’est une chose. Le modifier pour plaire en est une autre. Des mois un peu loin de tout m’ont vite fait comprendre que je pouvais fort bien respirer et trouver une certaine sérénité sans pour autant avoir l’approbation des autres, et Dieu sait que ce n’est pas les deux dernières années qui m’ont fait vivre des hommages.

C’est pourtant dans ces deux dernières années où je suis le plus allé à ma propre rencontre, particulièrement la dernière année. Sans qu’on approuve mes choix, qu’est-ce qu’ils sont, ces choix. J’adore Zola, De Balzac, Sartre mais pas tout, me suis emmerdé aussi, à lire Freud autant que j’ai adoré Nietzsche ou relire Comte.

Je suis meilleur en dessin que je ne l’ai jamais été depuis que personne ne regarde au dessus de mon épaule ou encore que je n’ai justement pas à les montrer. Plus envie de soumettre mon désir de passer ma journée à la bibliothèque locale tout comme je peux détester prendre des marches quand ce n’est pas seul avec moi.

J’ai pas encore essayé le cinoche tout seul, c’est dire. Je sais même pas ma couleur préféré, celle à moi. Quel est mon met préféré ? Me faut encore y penser. C’est même pas une crise de la quarantaine, c’est un constat tout simple que si je ne cherche ni l’approbation des autres ou encore à plaire, je tombe en terrain tout à fait vierge et inconnu.

C’est passionnant de se découvrir

Alors aussi bête que ce l’est, c’est une découverte passionnante, autant que tardive. Jamais trop tard vous me direz. Tiens ! Le weekend passé, dimanche, je me suis offert un après-midi en compagnie de 20 autres personnes à discuter un thème touchant la spiritualité. Il y avait des laïcs autant que des religieuses, des bouddhistes, des pratiquants et non-pratiquants catholiques. Un bonheur pure.

C’est pareil dans ces immeubles que je regarde, dans ce que j’ai envie de prendre comme objet de photographie, de dessin, d’écrits. C’est une rencontre toute simple et qui ne peut s’avérer décevante puisqu’au final, elle ne peut se conclure que par ce que j’aime, moi, réellement. Et c’est bon tout ça.

Bidouilleux techno depuis l’âge où ses frères lui donnaient juste ce qu’il faut de chocs électriques avec des kits Radio-Shack trafiqués, il s’adonne à la programmation dès l’âge de 9 ans. Humaniste, bouddhiste et geek non pratiquant, religieux du logiciel libre et du télétravail, allergique aux paravents, il a le drôle d’idéal de faire tout ce qu’il peut gratuitement, ce qui occasionnera une certaine forme de pauvreté, mais pas du tout en curiosité. Sa phrase préférée : « Ça doit pouvoir se faire ! » On doit souvent lui indiquer où ne pas aller sur un serveur et lui rappeler ce qu’il fait de mieux, lire des magazines, des bouquins de philosophie, de géopolitique et de vieux classiques.

2 commentaires

  • Romain Laflamme

    Je me rappelle d’un homme brilliant et plein de talent mais aussi avec un très grand mal de vivre. Je suis heureux de voir que la vie revient en toi. Continue ton chemin et soit heureux. Je me souvient encore d’une promesse e pizza.

    • Martin Comeau – Humaniste passionné, curieux, geek pratiquant et bouddhiste non végétarien, après des années à être tourné vers les médias sociaux, blogueur et concepteur web, voilà que je leur tourne le dos, pour en revenir à mes premiers amours, des carnets humains, des passions réelles, vivantes, en chair, en dehors du virtuel, autant que faire se peut.

      martincomeau

      Oh qu’il me touche ton commentaire ! Merci de ta belle présence chez-moi, dans mon petit espace !

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