Blog

Quand Bianca refuse le bâillon de monsieur Lambert

Ce sera pas un long billet. On comprend tous assez vite la situation. C’est un cas d’un côté de liberté d’expression et de l’autre un monsieur qui a des sous à dépenser et qui désire le faire en payant des juristes pour faire taire ce qui lui fait mal à entendre. Le premier pas d’une poursuite bâillon c’est la mise-en-demeure. Si la personne qui doit se la fermer refuse de le faire, c’est le chiffre de la poursuite au civil qui tentera alors de la faire trembler. C’est le prix à payer pour dire.

L’histoire est décrite ici. (lien). Un épidermisme presque parfait. Bianca répond à un statut Facebook de François Lambert. Ça devient presque viral. Le sursaut de dignité de Bianca, à propos des opinions de monsieur Lambert sur les assistés sociaux, se voit relayer avec force. La réponse devient plus populaire et porteuse. Monsieur Lambert s’en offusque, visiblement.

Il en dit beaucoup monsieur Lambert. Aux Dragons comme sur Facebook. Ici on est devant quelqu’un qui prétend la diffamation alors qu’il s’agit plutôt d’irritation. Or, la liberté d’expression permet amplement à Bianca de se sentir tout à fait validée dans son droit de s’exprimer, de répondre, de s’indigner.

Monsieur Lambert ici manque une chance extraordinaire de mettre de l’humilité et d’accepter l’échange qu’il a initié sur sa page Facebook avec son statut. Il manque la chance extraordinaire de ne pas dépenser aussi inutilement les sommes que coûte l’engorgement de notre système judiciaire avec des poursuites bâillons éventuelles. J’espère très sincèrement qu’il comprendra qu’il perd encore plus de son lustre en menaçant par mise-en-demeure plutôt qu’en laissant s’exprimer les citoyens qu’il a blessés. Peut-être est-ce lui qui devrait s’excuser, clarifier son propos, se souvenir qu’il est une personnalité publique, née médiatiquement d’un souper presque parfait, et qu’un bon dragon, ça aide plutôt que souffler la flamme des poursuites.

Bidouilleux techno depuis l’âge où ses frères lui donnaient juste ce qu’il faut de chocs électriques avec des kits Radio-Shack trafiqués, il s’adonne à la programmation dès l’âge de 9 ans. Humaniste, bouddhiste et geek non pratiquant, religieux du logiciel libre et du télétravail, allergique aux paravents, il a le drôle d’idéal de faire tout ce qu’il peut gratuitement, ce qui occasionnera une certaine forme de pauvreté, mais pas du tout en curiosité. Sa phrase préférée : « Ça doit pouvoir se faire ! » On doit souvent lui indiquer où ne pas aller sur un serveur et lui rappeler ce qu’il fait de mieux, lire des magazines, des bouquins de philosophie, de géopolitique et de vieux classiques.

Laisser un commentaire Annuler la réponse.