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Aimons-nous quand même

— Moi en passant c’est Allie !

C’est une stagière en soins infirmiers à domicile. Quand l’infirmière qui la supervise s’est pointée, je vous commençais ce billet. C’était pour la St-Valentin. Me demandais justement de quoi vous parler, surtout que l’an passé, je vous ai tellement refroidi avec ma définition cartésienne de l’amour. Mais bon, puisque je sais décevoir plus qu’une fois !

J’ai besoin de ça maintenant. C’est moins souvent, seulement 2 jours par semaine. Une infirmière passe et se penche sur mon mollet dont la plaie ouverte sait pas guérir depuis bientôt 5 mois. Ça me fait si je compte bien au moins 50 décolletés plongeant aux premières heures de la journée. Je me plains de quoi vous direz ? De leur patron Couillard, mais bon, ça c’est autre chose.

Prenez, parlant de plainte, savez que certains patients se seraient plaints du décolleté plongeant de leur infirmière. C’est même pas une blague, même si ça se passe en Angleterre.  J’ai beau avoir 43 ans, je me pose encore cette même question : Quand on fait un travail où on se penche toute la journée sur la douleur des gens, je veux dire, concrètement, donc, quand on doit toujours être plié en deux, c’est quand même une délicate attention que de se vêtir d’autant de générosité du col. Moi quand on me brûle la plaie, parce qu’on le fait chaque semaine à l’argent dans l’espoir que la peau reprenne, je trouve que c’est quand même gentil qu’on m’offre une distraction douce au cœur et à l’esprit.

M’enfin, c’est pas le sujet de ce billet. Ce devait porter sur la St-Valentin et comme vous le voyez, il s’agit que d’un décolleté pour que je parte dans un autre sens. C’est pas si loin d’ailleurs du sujet de ce billet quand j’y pense. J’en discutais de l’amour avec un copain récemment. Il me racontait qu’il savait ni qui il était, ni comment identifier ce que serait l’amour, en lui. Alors on a passé un sacré long moment sur la question. On en est arrivé à dire que ce serait de préférer vivre des moments précis avec la personne que sans elle. Ce serait aussi d’être prêt à se farcir un certain nombre de trucs déplaisants au nom du compromis nécessaire. Ce serait aussi, qu’on se disait, retrouver en soi le désir de construire, de créer, de fonder un truc, au nom de ce nous qu’on forme en couple.

Alors voilà, si ce billet est le deuxième sur le sujet, j’y vois quand même une certaine évolution. Il y aurait d’abord le « Aimons-nous », et aussi, disait Deschamps, « Aimons-nous quand même ». C’est ce que je vous souhaite pour cette St-Valentin.

 

 

Bidouilleux techno depuis l’âge où ses frères lui donnaient juste ce qu’il faut de chocs électriques avec des kits Radio-Shack trafiqués, il s’adonne à la programmation dès l’âge de 9 ans. Humaniste, bouddhiste et geek non pratiquant, religieux du logiciel libre et du télétravail, allergique aux paravents, il a le drôle d’idéal de faire tout ce qu’il peut gratuitement, ce qui occasionnera une certaine forme de pauvreté, mais pas du tout en curiosité. Sa phrase préférée : « Ça doit pouvoir se faire ! » On doit souvent lui indiquer où ne pas aller sur un serveur et lui rappeler ce qu’il fait de mieux, lire des magazines, des bouquins de philosophie, de géopolitique et de vieux classiques.

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